Selon le code du travail, est considéré comme travail de nuit, tout travail effectué durant la plage horaire de 23h à 06h. Inévitable dans certaines organisations à l’instar des hôpitaux, le travail de nuit continue à prendre de l’ampleur ces derniers temps. En plus d’une majoration du salaire, il permet, entre autres, d’optimiser les activités en journée, de travailler dans le calme ou de bénéficier de temps de repos compensateur. Malgré ses nombreux avantages, le travail nocturne a toutefois des effets néfastes sur la santé.
Le travail de nuit et ses conséquences sur notre organisme
Notre organisme est initialement programmé à être en activité pendant la journée et à se reposer la nuit. Il est en fait programmé par une horloge interne (horloge biologique) qui le soumet à un rythme dit circadien et qui agit sur de nombreuses activités physiologiques, telles que la sécrétion de mélatonine, et dont certaines ne se produisent qu’à un moment précis de la journée. Inverser ce rythme provoque donc des perturbations de ces dernières, ce qui nuit fortement à la santé.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a classé les risques en trois catégories : les risques avérés, les risques probables et les risques possibles.
Les risques avérés du travail de nuit
Les troubles du sommeil et les troubles métaboliques sont les risques avérés majeurs identifiés. Sur le plan physiologique, travailler en horaires décalés ou travailler de nuit a pour effet une désynchronisation entre le rythme circadien figé sur un horaire diurne et le cycle imposé par le travail nocturne, d’où la mauvaise qualité de sommeil mais surtout un manque de sommeil.
Ces troubles de sommeil se manifestent par une somnolence et une diminution de vigilance et peuvent être à l’origine d’accidents de travail ou lors du trajet domicile-travail.
Les risques probables du travail nocturne
Les horaires atypiques tels que l’emploi de nuit ont des effets probables sur les performances cognitives, sur la santé psychique, sur la prise de poids et sur l’obésité, mais aussi sur le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires telles que les maladies coronariennes (ischémie coronaire et infarctus du myocarde).
Travailler le soir présenterait également un risque cancérigène probable pour l’homme (catégorie 2A) et exposerait beaucoup plus la femme au risque de cancer de sein à cause des perturbations des rythmes biologiques.
Les risques possibles en travaillant de nuit
Il est possible que les horaires de nuit aient un lien avec les dyslipidémies, l’hypertension artérielle et les accidents vasculaires cérébraux.
Vu le rythme de travail inhabituel, les femmes enceintes sont exposées à d’autres risques tels que l’avortement spontané, l’accouchement prématuré et le retard de croissance intra utérin.
Par ailleurs, outre la fatigue, la perturbation des rythmes circadiens, qui a des effets sur l’appétit et sur les sécrétions digestives, serait également la cause de troubles digestifs (ulcères peptiques).
Bref, les postes de nuit contraignent à une organisation du travail atypique ayant des effets néfastes sur la santé des travailleurs d’une part, mais aussi sur certains aspects de la vie familiale et vie sociale. En effet, leurs horaires de travail ne concordent pas forcément avec ceux de leurs proches.
Pour bien vivre les effets du travail nocturne, il est recommandé autant que possible de garder une bonne hygiène de vie, de faire une sieste de 20 minutes, mais aussi de maintenir un contact social suffisant.